Progrès
Allez, je retourne au boulot jeudi. Je perds beaucoup d’argent en ce moment. Il va falloir que je réapprenne à vivre avec peu, comme à la fac. Je vivais avec 800€ pour tout payer, dont le loyer. Et je m’en sortais. En plus, je n’ai plus la même vie qu’avant. Je sors moins. Il faut que je vois autant mes progrès que mes échecs. Je n’entends plus de voix, je sais maintenant que tout n’était que pur délire. Et sérieusement, si tout n’était que pur délire, j’étais vraiment à côté de la plaque. Mais bien bien bien à côté de la plaque. Quoi qu’il en soit aujourd’hui j’ai du mal à me concentrer. J’ai peur que ce soit irréversible. J’ai peur de ne pas retrouver de travail qui soit à proximité de chez moi. J’ai peur de perdre mon appartement au bout d’un moment. Tout ça à cause d’un épisode psychotique. C’est bizarre la vie. Où est ce que je me suis plantée ? Y’a pleins de moments. J’aimerai bien m’endormir et ne pas me réveiller. Il n’y a qu’ici que je peux le dire, c’est beaucoup trop violent à dire en vrai. Je suis pas du genre à passer à l’acte. Je suis du genre à aller à l’hôpital si c’est trop dur et à me barrer aussitôt. Merde. J’espère vraiment que ça ira jeudi.
Mais il y a des progrès. Je n’entends plus de voix, je n’ai plus beaucoup d’idées intrusives. J’arrive à tenir une conversation. Mais honnêtement c’est le désespoir le plus total. Je me sens triste, incapable de bosser, inutile. Je n’ai plus beaucoup de centre d’intérêt. Mais il paraît qu’il existe des dépressions post épisode psychotique. Je suis en plein dedans. Mais je crois que je gagne plus en 1 semaine de boulot qu’en un mois d’indemnités journalières. Donc je vais m’accrocher. Quitte à aller voir ma cheffe, lui dire que j’ai besoin de plus de pause que les autres. En fait, j’ai besoin d’une pause toutes les 45 minutes. Même une pause de 5 minutes. Je crois que je vais lui en parler.