Bilan
5000€ de sauvé à 25 ans, un master, pas de permis (loupé une fois et pas prête de le repasser), une multitude de pays visités, un Erasmus magistral, une plainte enfin portée, etc etc bon la nouveauté c’est l’HP quoi. Demain je demande un retour au travail pour le 2, je le porte à ma boîte intérimaire et si déter, à la sécu, puis je fais mon sac et vendredi à 10h je retourne à l’hôpital. Ben oui, entre 19 et 21h c’est là le plus dur, où l’ennui me ronge et les idées noires arrivent. Soit je tape et ça va mieux, soit je lutte. Et je suis fatiguée de lutter des fois et je suis passée par des trucs "pas faciles", comme m’ont dit les médecins, donc du coup je pars là-bas et je serai en pleine forme pour reprendre. Je ne stresse pas trop parce que l’équipe est top, je connais mon taf et surtout je me souviens de presque tous mes mots de passe ! Il faut que je me lève le matin en pensant à ma paye. Et mon contrat se termine assez vite. Donc c’est une dernière ligne droite avant de nouvelles (angoisses) aventures. Je réussis à faire mes papiers de mutuelle aussi donc ça c’est cool. Merci pa' de poster les documents quand nécessaire. Et 'man revient aussi bientôt. J’espère voir mon beau-père aussi, ça fait longtemps. Aah la famille. Elle me manque. Mes 15 ans me manquent mdrrrr. Mais j’étais stressée aussi, j’ai toujours été stressée, mais là c’est pas pour une devoir d’histoire-géo (en allemand, svp), c’est pour la thune ! Ahah. Ah et avec O touuuuut vaaaa bien c’est génial.
Je l’aime de tout mon cœur et il m’aide mais il m’aide, sans lui je serai tous les jours à l’hôpital. Ou sur Tinder, à me faire violer ou à boire, boire et reboire encore. Je pense que je pourrai m’éclater mais je préfère l’aimer. Je me souviens de la dame dans le Flixbus il y a 4 ans, à l’époque où je parlais encore plus avec tout le monde, qui me disait que le plus important ce sont les gens qui nous aiment plutôt que ceux qu’on aime. J’étais déçue car j’aurai préféré suivre mon cœur, mais suivre ceux qu’on aime aussi c‘est suivre son cœur. J’ai toujours suivi O, et lui aussi. Mais si on n’habitait pas dans la même ville, même si on n’était plus ensemble. On n’a jamais voulu arrêter de se côtoyer malgré les difficultés. On est enfin en sécurité. Mais moi, personnellement, je veux m’épanouir encore plus et faire de l’argent autant que possible. Et avoir de l’énergie pour le dépenser. Nike le capitalisme. Et pour être encore plus honnête, personne à part lui n’a la maturité nécessaire pour me maintenir "en vie" dans ce début de maladie en bonne voie de guérison.
Ah et je ne suis pas allée à l’asso le samedi matin. J’étais fatiguée. Mais ça m’a montrée que je pouvais suivre une conversation et me déplacer jusqu’à là-bas. Et revenir ! Mon moi débrouillarde d’avant me manque (voir journal d’Ania mamamia). Et ils y vendent du club maté du coup j’y retournerai. Je vais mieux. Si je me sens capable de me lancer dans une asso j’ose espérer être largement capable de reprendre le boulot.
Y’a une copine qui vient de m’envoyer : "ça te dit qu’on fasse un atelier créatif ?" "Oui quand ?" "genre, maintenant.", mais grave. Je suis contente d’être le "genre de personne" à qui tu peux envoyer ça à 21h (en arrêt maladie, pendant le taf c’est plus chaud) et que ça se passe. Elle dépose du linge chez ses parents et elle arrive. On sera à trois. O jouera, j’écrirai et ma pote dessinera. Aujourd’hui j’ai fait du roller. Je ne comprends pas parfois pourquoi ça ne va pas, puis je me souviens des voix, de l’internement contre mon consentement, et je comprends mieux. C’est le contre-coup. Mais 5 mois et demi pour reprendre du poile de la bête c’est bien. Je commence tout pile à aller mieux, à m’ennuyer à mourir, à suivre des explications comme à l’asso par exemple, alors c’est ça qui me fait dire que je suis prête. En fait, j’avais une sorte de syndrome de Gilles de la Tourette mais dans ma tête, c’était hard. Ca c’était parce que j’avais la sensation qu’on pouvait facilement percevoir ce que je pense et je devais me justifier sans arrêt dans ma tête en m’excusant, en me disant que d’habitude je ne pense pas ci ou ça. Et c’était épuisant. Mais ça va mieux.